Lenzerheide Relais mixte (12/02/2025)

Publié le 13 Février 2025 par Laurentdruez

"LENZERHEIDE (SUI) – Ici, tout est à consonance alémanique, des panneaux de circulation aux noms de plats dans les restaurants, et c’est une regrettable erreur. Lenzerheide se situe dans la partie romanche du canton des Grisons et il est préférable d’appeler « Lai » la station qui accueille les Mondiaux. Les Grisons sont le seul canton suisse à compter trois langues officielles, l’allemand, l’italien et le romanche (parlé par 0,5 % de la population du pays), mais c’est la quatrième pratiquée dans la Confédération helvétique, le français, qui devrait fortement résonner d’ici au 23 février..." Thomas Perotto, envoyé spécial de L'Equipe

Je n'ai pas résisté à l'envie d'ouvrir cet article avec les mots qui ont ouvert les championnats du monde de biathlon dans le journal L'Equipe. Ça plante bien le décor et ça a vu juste (au moins pour aujourd'hui) sur la domination française qui s'annonce, malgré l'ogre norvégien.

C'est vrai qu'on se croirait en Allemagne, et on a un peu de mal à s'y remettre avec Titia. Dommage, car c'est une langue qu'on a beaucoup utilisée, que ce soit dans nos études, en vivant en Allemagne à l'été 1997, et surtout en regardant le biathlon sur les chaînes allemandes pendant de nombreuses années, avant que le phénomène Martin Fourcade ne pousse la chaîne L'Equipe à enfin le diffuser en France.

Ce midi, nous repartons à pied en centre-ville pour y prendre un car postal, qui fait la liaison vers le site de biathlon, à une petite heure de route.

Chur est à 600m d'altitude. Ici, à Lenzerheide, nous sommes à 1500m. La neige est bien présente. On y est!

Nos billets du jour ne nous offrent pas de place en tribunes, mais au bord de la piste. Nous choisissons d'aller à l'autre bout du circuit, sur la Hartweg Hill, sur la principale difficulté du parcours. La course commence dans 2h. Quelques techniciens testent leurs fartages et quelques biathlètes s'échauffent. Un écran géant nous permettra aussi de suivre tout le reste de la course et notamment le tir. Pas mal de supporters suisses sont là, un groupe de tchèques en contrebas, quelques français, l'ambiance est encore très calme. Simon Fourcade, l'entraîneur français, ainsi que tous les autres entraîneurs, viennent s'installer à quelques mètres, un peu plus haut, pour donner leurs consignes et les écarts.

1h avant la course, un groupe de quelques tchèques, semblant revenir du bar, décide de s'installer dans le petit mètre qui restait libre à ma gauche... ça bouscule, ça parle fort, ça crache, ça pose son tambour sur mon pied, plante ses drapeaux un peu partout. Bref, des goujats. Mais quand la course démarre, elle prend le dessus. Pour des hooligans, ils connaissent quand même absolument tous les biathlètes par leurs prénoms, et encouragent absolument tout le monde, avec trompettes et tambours. La magnifique course surprise des tchèques les excite encore plus dans le bon sens du terme. Au dernier passage de leur dernier biathlète, ils franchiront même le cordon de sécurité pour courir à côté façon tour de France ! Si vous regardez le replay de la course, vous les verrez bien sortir de la foule, avec leur pilou-pilou aux couleurs tchèques.

La course des français est vraiment magnifique. Ils mettent un gros écart à tout le monde, malgré la chute de Simon juste après être passée devant nous et malgré la déconcentration de Jacquelin sur la fin. Un des supporters tchèques nous tapera même dans la main, pour nous féliciter.

Lorsque Krcmar, le tchèque, revient sur l'allemand et résiste au retour de Johannes Boe et Samuelsson, c'est de la folie à côté de nous. L'irruption de nos 2 compères sur la piste l'a peut-être aidé à trouver ce surplus de jus pour arriver à décrocher cette inattendue médaille d'argent. L'entraîneur tchèque posté en haut de la côte dévale alors la pente pour rejoindre son équipe à l'arrivée. Il est arrêté dans sa course folle par nos voisins pour célébrer ensemble, ce que l'entraîneur fait avec enthousiasme.

Il est temps de repartir, non sans avoir assisté de derrière et depuis la colline à la cérémonie des médailles et chanté la marseillaise à l'unisson. On fait aussi un stop au passage des biathletes qui quittent le stade. On croise Jeanmonnot, J. Boe, Jacquelin, Grotian, Preuss, Samuelsson, etc... Quelques anciennes gloires aussi: Makkarainen, Sven Fisher, Marie Dorin, etc... et le journaliste de la chaîne L'Equipe, Tangi Kerhoas, qui me fera l'immense joie et honneur de faire apparaître le micro rouge sur la photo! La classe!

On flâne un peu parmi les chalets des sponsors, on nous félicite pour la victoire, on boit un bon vin chaud, dans la lumiere chaude du soleil couchant, sur les sommets enneigés, puis on reprend le bus pour Chur. C'était top top top!!!

On ne pouvait venir en Suisse sans croiser Heidi...

Le programme du jour

Arrivée au stade

Johannes Boe à l'échauffement

Simon Fourcade, avec un bâton de secours, mais ce n'est pas lui qui dépannera Julia Simon après sa chute. Comme un signe du destin, l'entraîneur tchèque est à côté des 2 coachs français, sans imaginer qu'ils feront 1er et 2ème dans 2 heures.

Simon prend la tête à cet instant, devant Minkkinen. La France ne la quittera plus.

Tandrevold passe un mauvais moment

Wierer et Preuss

Jeanmonnot s'envole

Simon Fourcade lui passe les consignes

Selfie avec Wierer et Kuzmina

Perrot impérial

Perrot

Laegreid

Jacquelin est déjà là, alors que J.Boe est encore au pas de tir.

Jacquelin

Les tchèques en transe, au passage de Krcmar

Johannes Boe

L'entraîneur tchèque se mêle à nos joyeux hooligans lurons, pour fêter l'argent, avant de filer rejoindre son équipe. A noter en bas de la photo, le pied d'un tchèque qui embarque le câble d'un micro de la télé. Des goujats...